De temps en temps, il m’arrive de regarder l’émission Quotidien de Yann Barthes. Il y a un moment que j’affectionne tout particulièrement c’est la « La Playlist des Invités » où les dits invités attribuent une chanson à une situation.
Comme j’aime bien la musique et que j’aime bien les situations ou, plutôt, être dans des situations, j’ai eu envie de me prêter au jeu. De moi aussi essayer d’attribuer une musique à un moment.
Cette playlist ça fait bien deux semaines minimum que je l’ai démarrée et je me suis rendue compte que parfois, c’est une musique qui s’attribue à une situation.
C’est drôle de se rendre compte qu’il arrive que les paroles ne correspondent pas forcément à ce que la mélodie nous avait inspirée. Mais c’est le jeu. Alors voici la musique dans ma tête lors de certaines situations.
Vous pouvez écouter cette playlist sur Youtube ou sur Spotify.
Pour te laisser envahir par cette petite déprime passagère du dimanche soir, pleurer un coup pour des raisons insoupçonnées et inconnues, pour sentir ce poids lourd dans ton cœur
Visions of Gideon de Sufjan Stevens (et oui encore un morceau de Call Me By Your Name de Luca Guadagnino mais en même temps ci vous avez lu cet article vous savez mon amour pour ce film)
Pour philosopher sur le sens de la vie sachant la relativité du temps et qu’en fait tout est éphémère, qu’on va tous vieillir et puis mourir, inévitablement
Les fêtes de fin d’années approchant plus vite que prévu, il est temps de te parler de mes derniers coups de cœur. D’ailleurs, j’aurais très bien pu appeler cet article « Coups de cœur Cul » car je vais te présenter mes amours culturels du moment.
J’avais aimé faire cet article cet été. C’est une bonne manière de te présenter mes derniers favoris, ces petits trucs qui rendent mon quotidien moins froid et qui m’ont réchauffé le cœur. Oui, je te promets.
Je préfère t’avertir l’article sera long. Genre hyper long. Promis, je vais essayer d’être synthétique afin que je ne te perde pas en chemin. Mais, n’hésite pas à picorer les éléments qui t’intéresse plus ou à ne pas lire tout d’une traite. Maintenant, si tu le fais, tu as ma reconnaissance et je te dis déjà merci.
Et aux plus paresseux aussi, pas d’inquiétude.
Les spectacles :
Les Chatouilles
Ce spectacle (mis en scène par Eric Métayer), c’est simple, c’est mon coup de cœur de l’année et toutes années confondues. Ce n’est pas que moi qui le pense puisqu’il a remporté le Molière du seul.e en scène. Pourtant, ce n’était pas forcément évident. Oui, un seul en scène qui mêle danse et théâtre pour parler de pédophilie, on a connu meilleure tentation. Et bien, je suis si heureuse de m’être ruée sur les places lors des deux représentations qu’Andrea Bescond donnait au Bozar. J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai eu envie de crier, de danser, j’ai été émue, attendrie, en colère, impuissante, apeurée, surprise, admirative et joyeuse. Je me suis prise une claque qui m’a laissée des traces indélébiles. Rien que d’y repenser, je suis encore émue et j’ai la chaire de poule. C’est simple, je n’ai jamais assité à un spectacle de cette importance. Je n’avais jamais vu toute la salle des Bozar debout pour une standing ovation qui dura (dans ma tête et à la vue de l’état de mes mains) 1h30. Andrea pleurait et nous aussi.
J’ai tellement envie que tu ailles le voir car ça fait un bien fou de voir un spectacle si poignant. C’est si beau les personnes qui sont capables de sortir quelque chose de si créatif et de si positif après un événement traumatisant.
La bonne nouvelle c’est qu’elle va rejouer son spectacle en 2018 pour quelques représentations en France. Sincèrement, si elle passe dans une ville près de laquelle tu te rends en vacances vas-y. Si tu as envies de prévoir un petit city trip tout près, fais le en fonction d’une de ces représentations. Si tu as envie de faire l’aller-retour dans la soirée, je pense qu’elle joue dans le Nord donc, vas-y.
Si jamais tu n’as pas l’occasion de la voir sur scène, pas de panique. Je viens de lire que le film « Les Chatouilles » sortira en salle en septembre 2018.
Voici sa page facebook pour que tu puisses réserver tes places pour sa tournée 2018.
S’il se passe quelque chose…
Aaaaah Vincent Dedienne I love you. Je l’ai découvert en septembre 2016 lors de la rentrée de la nouvelle émission de Yann Barthès (ex-Petit Journal) et j’en suis tombée amoureuse. Il est drôle, intelligent, intéressant, émouvant, piquant, militant et tout un tas d’autres mots positifs en -ant. J’aime son écriture et sa diction. Il parle vite et ça me plait. Depuis quelques années maintenant, il présente son spectacle, son seul en scène pour lequel il a gagné le Molière de l’humour en 2017. Il raconte sa vie et la met en scène. Et bien que ça s’apparente à un One Man Show il rejette l’appellation. En effet, on associe souvent ce dernier à un spectacle à sketch où la blague vient à chaque fin de phrase. Or ici, tout n’est pas toujours drôle. C’est même parfois franchement émouvant.
Au mois d’octobre (ou début novembre) j’ai craqué mon slip quand j’ai vu que son spectacle sortait en DVD. C’était à peine deux semaines avant qu’il annonce reprendre la tournée de son spectacle en 2018 et qu’il passerait par Bruxelles ! Mince à moi mais, chance à vous. Courrez-y, c’est le 17 et 18 mai 2018 au Théâtre 140 à Schaerbeek.
Si jamais, vous craquez sur le DVD, regardez sa première partie de Juliette Chaigneau, Mélanie Lemoine et Anaïs Harté, ses copines et co-auteures.
S’il se passe quelque chose, le DVD, 19,99€.
Les séries télé :
Liar
Cette série britannique de Harry et Jack Williams est un petit bijou de 6 épisodes.
Laura Nielson (Joanne Froggatt) et Andrew Earlham (Ioan Gruffudd) sont attirés l’un par l’autre. Elle est prof, il est chirurgien. Ils décident de se voir lors d’un rencard. Tout se passe bien, l’attirance est évidente, le jeu de séduction est au point. Elle l’invite chez lui car il n’arrive pas à avoir un taxi. Et elle se réveille le lendemain à moitié déshabillée dans son lit avec l’affreuse sensation d’avoir été violée. Je ne vais pas aller plus loin dans le pitch de la série car ça desservirait le propos. Je ne peux que te la recommander. Cette série parle de la complexité des histoires de viol, autant auprès de la justice, de la réputation, de la difficulté d’accuser quelqu’un quand on a très peu de souvenirs. Lors des premiers épisodes, elle aborde la notion de consentement. Où est la limite ? Laura avait l’air partante mais elle était saoule. Je trouve le récit d’une justesse incroyable, les rôles sont tous très bien écrit et complexes.
Clairement, j’ai regardé ces 6 épisodes quasi d’un coup. Même si j’avais voulu m’arrêter, j’en étais incapable. Maintenant, il ne me reste plus qu’à attendre la saison 2, et ça me met en joie.
Mention spéciale aux images prises en drône de Tolesburry, un village côtier de l’Essex en Angleterre.
Easy
J’ai eu l’idée géniale et assez folle de m’abonner à Netflix. Je ne sais pas si tu connais cette petite plateforme qui te permet pour genre 11€ par mois d’avoir accès à toute une sélection de films, de séries et de documentaires. Évidemment que tu connais (rires).
La série Easy est une création de Joe Swanberg pour Netflix. Elle se compose de deux saisons, pour le moment, chacune de 8 épisodes. La série se passe à Chicago et on suit différents personnages pour chaque épisode. Ce qui est très chouette, c’est qu’il y a des connexions entre les personnages puisque par exemple le mari du premier épisode de la saison 1 se retrouve dans un autre épisode puisqu’il est comédien et est cette fois-ci le « collègue » du protagoniste de l’épisode en question.
Mais en gros de quoi ça parle ?
Ben de tout. Chaque épisode aborde un sujet diffèrent comme le couple après plusieurs années de mariage, les liens familiaux, la sexualité et les rencontres, les déboires professionnels et amoureux.
En suivant, de nouveaux personnages et, du coup, une nouvelle intrigue et un nouveau thème à chaque épisode, on peut ainsi picorer et regarder un épisode par-ci et un autre par-là. C’est la série parfaite à regarder pendant le temps de ton repas ou pour prendre une pause pendant ton étude car chaque épisode et chaque histoire durent environs 25 minutes. C’est donc moins risquer de rester scotcher à ton écran toute l’après-midi.
Atypical
Il s’agit d’une création originale de Netflix créée par Robia Rashid. La série est le récit initiatique de Sam Gardner (Keir Gilchrist), un adolescent atteint d’autisme.
Pour l’instant, il n’y a qu’une saison (mais, la deuxième est en cours de production) de 8 épisodes durant lesquels on suit Sam Gardner et sa famille. Ce dernier est en quête d’indépendance, il recherche une petite amie. Cela ne sera pas sans conséquences puisque ça va chambouler le fonctionnement de la famille. Finalement, cette recherche d’indépendance va se propager sur l’ensemble des personnages.
Je sais que cette série à rencontrer des avis mitigés. Certains trouvent qu’elle est touchante et réaliste alors que d’autres trouvent que la manière de représenter l’autisme et l’entourage d’une personne atteinte de cette maladie comme très réductrice et stéréotypée. Personnellement, je l’ai trouvée mignonne, touchante et intéressante. Maintenant, je ne connais pas l’autisme et je ne sais pas ce que c’est la vie de famille avec une personne atteinte de cela donc, je ne sais honnêtement pas jugée sur le fond.
Cela n’empêche que j’ai adoré le jeu d’acteur, le ton, et l’histoire de manière générale.
Les films :
C’est marrant de se rendre compte qu’il y a des concordances dans ce qu’on aime alors qu’on en avait aucune idée. C’est ce qui arrive ici puisque je vais te présenter 3 films qui ont été réalisé par Joe Swanberg qui n’est autre que le réalisateur de la série Easy dont je te parlais plus haut. Ce qui est drôle c’est que jusqu’à l’écriture de cet article je n’avais aucune idée que ces films étaient liés à la série. Il y a plusieurs mois voire plusieurs années, j’ai découvert le film Drinking Buddies en parcourant la filmographie de Jake Johnson qui est un acteur que j’adore (tu as dû le voir dans la série New Girl). Comme j’ai adoré ce film, je me suis intéressée à celui qu’il avait co-écrit et produit : Digging for fire, que j’ai adoré aussi. Et puis, lorsque je me suis abonnée à Netflix, j’ai découvert Easy. Je n’avais pas fait attention au réalisateur de la série. Et comme Jake Johnson joue dedans je me suis à nouveau intéressé à sa filmographie et j’ai eu le plaisir de découvrir qu’il avait co-écrit et produit un nouveau film, Win It All, qui est, lui aussi, disponible sur Netflix. Comme quoi, tout à un sens.
Drinkingbuddies de Joe Swanberg avec Olivia Wilde, Jake Johnson, Anna Kendrick et Ron Linvingstone
Kate et Luke travaillent dans une brasserie ensemble et semblent être parfaits l’un pour l’autre mais, ils sont tous les deux dans une relation. Leurs deux conjoints respectifs semblent, également, être idéal l’un pour l’autre.
Ce film parle de relations et de leurs complexités. Ce n’est pas parce que tout rassemble deux personnes qu’elles sont sensées être dans une relation. C’est une question d’équilibre.
Digging for fire avec Jake Johnson, Rosemarie DeWitt, Brie Larson, Sam Rockwell, Anna Kendrick, Orlando Bloom et Mike Birbiglia.
C’est une histoire un peu absurde qui reprend le même ton humoristique que le film précédent. Tim trouve un os et un pistolet dans son jardin et se met alors dans la tête qu’il doit y avoir un corps enterré dans son jardin.
Jake Johnson a eu l’idée de cette histoire à la suite d’un événement similaire qui lui est arrivé. Ensemble, avec Joe Swanberg, ils ont écrit la trame de l’intrigue mais aucun scénario. Ils ont, ensuite, contacté leurs amis ou des personnes avec qui ils avaient déjà apprécié de travailler. Le film a été tourné en deux semaines.
Ça importe peu de connaître cette anecdote pour apprécier le film mais, moi, ça me fait aimer le travail de Johnson et Swanberg encore plus.
Win It Allavec Jake Johnson, Aislinn Derbez, Joe Lo Truglio et Keegan-Michael Key
Eddie Garrett est un joueur compulsif (gambling addict). Il n’a pas d’emploi, ni de vie sentimentale stable car son addiction ne lui permet pas de construire quelque chose. Mais, il est suivi par un parrain afin de se soigner. Un jour, un homme lui demande de garder un sac noir contenant des milliers de dollars et tout bascule. Eddie est à nouveau pris dans les travers de son addiction alors qu’il rencontre Eva.
Ce dernier film issu de la collaboration entre Jake Johnson et Joe Swanberg est, je pense, mon préféré. Il est toujours drôle, touchant, un peu rocambolesque et très bien filmé et joué.
Les livres :
Le secret du maride Lianne Moriarty
J’ai découvert l’auteure, Liane Moriarty, après avoir regardé Big Little Lies. En effet, c’est elle qui a écrit le livre, Petits secrets, grands mensonges, dont la série a été adaptée.
Dans Le secret du mari, on suit 3 femmes en parallèle dont les histoires semblent étrangement connectées par un événement survenu dans le passé. Tout commence lorsque Cecilia découvre, dans son grenier, une lettre écrite par son mari lui étant adressée à ne lire qu’après sa mort. Doit-elle la lire alors qu’il lui a fait promettre de ne pas l’ouvrir.
S’en suit une intrigue incroyable liant plusieurs personnages d’une ville d’Australie. Liane Moriarty à nouveau livre un tableau nuancé des liens amoureux et familiaux. Elle parle de ces rôles qu’on joue pour ne pas perdre la face et qui parfois nous bouffe de l’intérieur.
C’est un excellent roman, j’ai adoré. D’ailleurs, si tu as l’occasion je te conseille de lire également le roman Petits secrets, grands mensonges, il apporte, forcément, des nuances que ne dévoile pas la série.
Le secret du mari aux éditions Livre de Poche, 9€.
Petits secrets, grands mensonges aux éditions Livre de Poche, 9,35€
Zaï zaï zaï zaïde Fabcaro
C’est la BD à offrir à ton oncle, ta cousine, ta pote ou ton papi. Fabcaro fait une critique absurde de la société actuelle. Tu ris à chaque page, à chaque planche à chaque case.
Zai Zai Zai Zai aux éditions Six Pieds Sous Terre, 13€.
Expo :
Christo & Jeanne-Claude. Urban Project. Exposition à l’ING Art Center, Mont des Arts
Le 5 décembre dernier, ma petite famille et moi-même sommes allés à l’exposition organisée par ING. Je ne connaissais absolument pas le travail de Christo et de Jeanne-Claude. Et bien, c’était une découverte incroyable. Son travail consiste, principalement, en l’emballement de bâtiment célèbre. L’exposition s’organise en deux parties. Dans la première, on peut voir les maquettes, les dessins, les plans et certaines reconstitutions de son travail. Je te conseille de prendre un guide si tu as l’occasion ou alors un audioguide afin de comprendre la complexité de son œuvre, les enjeux et le processus. Ensuite, la deuxième partie se constitue d’une projection de l’ensemble de son travail.
J’ai vraiment adoré, je te la recommande vraiment. C’est assez magique son travail car en recouvrant les monuments il les révèle. C’est beau !
Photo Google
Christo & Jeanne-Claude. Urban Project. Exposition à l’ING Art Center, jusqu’au 25 février 2018.
Ouvert du mardi au dimanche inclus, y compris les jours fériés, ainsi que les lundis 30/10/2017, 25/12/2017, 01/01/2018 et 12/02/2018.
Horaires : De 10h à 18h.
Nocturnes tous les mercredis jusqu’à 21h.
Humoriste :
Tristan Lopin
J’ai découvert cet humoriste un peu par hasard sur Facebook à la suite d’une vidéo qu’il a tourné sur la journée internationale contre les violences faites aux femmes le 25 novembre dernier. Je l’ai trouvé juste et si drôle que j’ai regardé quasi d’un coup toutes ses vidéos.
Elles ont toutes un format d’environ 5 minutes et traitent, à chaque fois, d’un sujet différent qui peut aller de « les voyages en avion » à « l’homophobie ». Elles ont toutes le même format, Tristan Lopin simule une conversation téléphonique dans laquelle interviennent une multitude de personnages.
C’est drôle et intelligent. C’est militant et bienveillant. C’est distrayant et émouvant.
J’ai eu la chance de voir ces deux artistes lors du concert à l’occasion des 7 ans de Bruxelles Ma Belle. Le concept de cet événement annuel est d’organiser un concert avec des artistes belges et internationaux dans le but de promouvoir un lieu de la Culture bruxelloise. Cette année, le concert avait lieu au musée de la Bande-Dessinée. En plus de Juicy, deux jeunes bruxelloises qui reprenne du RNB comme dans les années 90 et début 2000 et, Halehan, un jeune chanteur qui ne m’a pas marqué, j’ai eu le plaisir d’écouter Juliette Armanet et Angèle.
Juliette Armanet
On dit d’elle que c’est la nouvelle Véronique Sanson. Juliette c’est une voix, un piano, de beaux textes, de belles mélodies et une incroyable présence scénique. Elle est incroyablement divinement génialissime !
Étant la fille de Laurence Bibot et de Marka et, donc en toute logique, la sœur de Roméo Elvis, il n’est pas étonnant qu’Angèle soit bourrée de talent. Je l’ai découverte via Instagram où elle publiait des petits montages vidéos où elle reprenait des chansons connues ou improvisait une composition. Depuis, elle a fait du chemin en sortant son premier clip, La Loi de Murphy (qui est d’ailleurs réalisé par la très talentueuse Charlotte Abramow). J’aime beaucoup cette chanson mais, ce n’est rien à côté de ses autres compositions. Elle a plein d’humour et de second degré dans ses textes. Elle a une présence scénique incroyable et elle te transmet son énergie. J’ai hâte que son album sorte en 2018.
Il y a des chansons qui ne nous quittent pas depuis qu’on est gamins et d’autres qu’on découvre plus tard et qui font écho à des étapes de notre vie.
Je ne vous ai pas encore beaucoup parlé de musique par ici, ci ce n’est de Janis Joplin et Patti Smith.
J’avais envie de rassembler les 30 chansons qui importent peut-être un peu plus que les autres. Si j’y passais des journées entières, cette playlist se compléterait sans cesse. Mais, voici un bon échantillon.
Je vous invite à écouter ces chansons sur la playlist que j’ai constitué pour l’occasion, c’est ici:
Pour danser :
Patrice – Music (c’est simple, il suffit des trois premières notes et je suis debout)
Christine and the Queens – Saint-Claude
La Femme – Où va le monde ?
Exotica – Une Miss s’immisce
Kenny Loggins – Footloose (quand ton lâché prise commence par tes pieds)
Pour soigner une rupture :
Ben Mazué – La résiliation (criant d’intelligence)
Brigitte – Palladium (j’attends, avec impatience, qu’une amie rompe afin de pouvoir partager cette chanson avec elle. Non, je ne suis pas cruelle)
Whitney Houston – It’s not right but it’s ok (bien évidemment si ton mec/ta meuf t’a trompé, menti et qu’il espère quand même que tu ne vas pas le jeter. C’est la chanson si tu as besoin de passer tes nerfs)
Pour dire je t’aime :
Otis Redding – Cigarettes and Coffee (la beauté, la simplicité, l’amour sans artifice)
Fauve – Kané (Aimer quelqu’un pour ses défauts)
Pour devenir parolière :
Etienne Daho – If (ou devenir poète)
Tim Dup – TER Centre
Pour quand on n’a pas trop le moral :
Etienne Daho – Le premier jour du reste de ta vie
Janis Joplin – Kozmic Blues (Janis, le remède ultime)
Her – Blossom Roses (nouvelle découverte qui ne quitte plus mes oreilles. Ce groupe, cette musique et je me laisse bercer)
Je ne fais aucun favoritisme pour Janis (quoi que) mais, c’est le seul disque que j’ai…
Pour quand tu aimerais que ta vie soit une série télé :
Woodkid – Run Boy Run (si tu es énervée et que comme dans une série tu aimerais l’être en courant à toute vitesse dans les rues d’une banlieue chic américaine. Mais au lieu de ça, tu fais le ménage. Mais, de manière très, très énergique)
Naughty Boy – Runnin’ (Loose It All) (c’est le moment crucial, tu es un tournant, entre flashback et moment crucial, celui déterminant qui va changer ta vie, tu l’as décidé rien ne sera plus comme avant)
Golden Boy & Miss Kittin – Rippin Kittin (J’aurais pu l’inscrire dans les musiques pour danser mais, j’imagine la scène de film, on entre dans la boîte de nuit, jeux de lumières, on focus sur une fille dans une robe un peu trop sexy qui chasse ses démons sur la piste de danse. Et puis, j’ai découvert cette chanson dans Big Little Lies, donc ça méritait sa place ici)
Pour les voyages en voiture :
Simon & Garfunkel – Cecilia
Brigitte Bardot – Moi je joue
Francis Cabrel – La Corrida
Georges Brassens – Brave Margot
Les titres cités sont un choix non-exhaustif parmi les artistes élus. En gros, l’intégralité de leur répertoire a accompagné nombres de voyages familiaux.
Pour faire l’amour :
Jane Birkin & Serge Gainsbourg – Je t’aime moi non plus
Marvin Gaye – Sexual Healing (so cliché)
Pour militer :
L’homme qui parle – La crise (les paroles se suffisent à elles-mêmes, non ?)
Bebe – Malo (bouleversante de vérité cette chanson qui dénonce les violences faites aux femmes. La voix de bebe et la musique te fera danser pour exprimer ta haine)
Michael Jackson – They Don’t Care About Us (la justesse)
Lesley Gore – You Don’t Own Me (la base. Des paroles si éloquentes)
Pour pleurer :
Léo Ferré – Avec le temps (à chaque fois, j’ai arrêté de lutter)
Jacques Brel – La Quête (depuis les funérailles de mon grand-père, le premier enterrement d’une personne proche de moi, je n’arrive plus à l’écouter sans pleurer. Mon grand-père, mon étoile)
Il y a des moments dans la vie où on est conscient de vivre quelque chose d’important. On ne sait pas encore quel impact cela aura mais, on sait déjà qu’on ne l’oubliera jamais.
Pour moi, un de ces instants s’est produit la semaine passée, à Esperanzah.
C’était la deuxième fois que je me rendais à ce Festival de musique à la Citadelle de Floreffe, en Wallonie. J’aime beaucoup aller en festival même si je ne le fais pas souvent. J’aime cette ambiance, la musique en fond continu, la joie de vivre sur le visage des gens, cette impression que les artistes sont proches de nous, les efforts de décoration, les petites boutiques d’artisans, les différents styles vestimentaires…
Nous arrivons à la Citadelle vers 14h30-15h. La chance du débutant ou du cocu (vous choisissez) nous sourit, nous trouvons une place de parking très rapidement. Après, c’est simple, il suffit de suivre le flux de monde ou les flèches qui indiquent le chemin vers le festival.
Une fois le portique passé et le bracelet accroché au poignet, nous pénétrons dans l’enceinte. Nous sommes dimanche, le troisième et dernier jour et très vite on a l’impression d’être les plus frais, ou les plus propre. Mais, tout le monde semble heureux. L’alcool et la drogue aidant, sûrement.
On fait un premier tour pour prendre nos marques, acheter des tickets boissons, se rendre compte du coût et criser un peu. On se repère à l’aide du plan, comme de vrais débutants. Une bière pour se fondre dans l’ambiance, une deuxième, une tresse de « hippie » dans les cheveux pour vivre le festival à fond et se rendre compte de ces choses que l’on fait pour se sentir légitimes. On se laisse transporter à cette joie, nous aussi on est heureux.
On rejoint des amis, avant le concert, au jardin suspendu, qui n’est qu’une pelouse-surélevée-à-côté-de-la-scène-principale-où-tu-peux-boire-une-bière-et-fumer-un-joint-tranquille mais, le terme était moins joli.
Il est 18h30 et le concert de Patti Smith ne va plus tarder. On prend place, l’excitation augmente. On énumère les chansons qu’on aimerait qu’elle interprète, et s’échange des anecdotes sur sa vie, à qui la connait le mieux ?
19h00, Patti Smith entre en scène. Elle est belle, classe, sobre, élégante et tellement rock. Androgyne, elle porte un ensemble pantalon-veste noir et une simple chemise blanche. Ses longs cheveux gris argent tombent de chaque côté de son visage.
Une envie de se taire et de l’écouter. Elle commence par réciter un poème d’Allen GINSBERG. Déjà que tout le public ne situait pas Patti Smith, la voilà qui lit un texte d’un homme de la Beat Generation et tout le monde l’écoute.
Holy! Holy! Holy! Holy! Holy! Holy! Holy! Holy! Holy! Holy! Holy! Holy! Holy! Holy! Holy! The world is holy! The soul is holy! The skin is holy! The nose is holy! The tongue and cock and hand and asshole holy! Everything is holy! Everybody’s holy! Everywhere is holy! Everyday is in eternity! Everyman’s an angel! The bum’s as holy as the seraphim! The madman is holy as you my soul are holy! The typewriter is holy the poem is holy the voice is holy the hearers are holy the ecstasy is holy! Holy Peter holy Allen holy Solomon holy Lucien holy Kerouac holy Huncke holy Burroughs holy Cassady holy the unknown buggered and suffering beggars holy the hideous human angels! Holy my mother in the insane asylum! Holy the cocks of the grandfathers of Kansas! Holy the groaning saxophone! Holy the bop apocalypse! Holy the jazzbands marijuana hipsters peace peyote pipes & drums! Holy the solitudes of skyscrapers and pavements! Holy the cafeterias filled with the millions! Holy the mysterious rivers of tears under the streets! Holy the lone juggernaut! Holy the vast lamb of the middleclass! Holy the crazy shepherds of rebellion! Who digs Los Angeles IS Los Angeles! Holy New York Holy San Francisco Holy Peoria & Seattle Holy Paris Holy Tangiers Holy Moscow Holy Istanbul! Holy time in eternity holy eternity in time holy the clocks in space holy the fourth dimension holy the fifth International holy the Angel in Moloch! Holy the sea holy the desert holy the railroad holy the locomotive holy the visions holy the hallucinations holy the miracles holy the eyeball holy the abyss! Holy forgiveness! Mercy! Charity! Faith! Holy! Ours! Bodies! Suffering! Magnanimity! Holy the supernatural extra brilliant intelligent kindness of the soul!
GINSBERG, Allen. Berkeley, 1955.
Pendant une heure et quart, elle donnera le meilleure d’elle, au-delà de ce que nous espérions. Sa voix et son énergie nous transporte. Elle transmet un message humanitaire aux jeunes générations. L’art étant une arme face à ce monde à la dérive. C’est ensemble qu’il faut agir et se libérer.
Il y aura un avant et après ce concert. Je ne sais pas comment l’expliquer mais, elle m’a inspirée. Elle m’a transmise sa sérénité. Bouleversée, elle a laissé une trace, sa trace. Un peu de grâce, j’espère, et une envie folle de me bouger le cul.
Nous sortons de l’émotion appelés par nos estomacs, beaucoup moins enclins à se laisser envahir par cette effervescence artistique, et nous nous dirigeons vers les stands de nourriture. On choisit des hamburgers revisités. Pas déçus, ils étaient bons, vraiment délicieux en fait.
On se remet de l’après-Patti-Smith, on reprend des tickets boissons et on se dirige, à nouveau, vers la scène pour écouter Saint-Germain, un artiste électro. Nous ne le connaissions pas, ou juste de nom. L’idée de l’album est bonne, il a fait appel à des musiciens africains. Ce qui donne un mélange intéressant et entraînant. Malheureusement, le live n’apporte pas une dimension supplémentaire et on repart assez vite.
Nous nous dirigeons vers le cœur de la fête, le milieu de la danse. En plein cœur du quartier Baz-Art, radio-bistrot fait danser l’assemblée sur des sons d’autrefois. Du rockabilly aux classiques des années 90, il y a de tout. Nous sommes plongés dans la nostalgie des sons du passé. Juste ce qu’il fallait avant d’assister au concert de Dub Inc, un groupe de reggae. On se revoit à 16 ans, plus ou moins, fumant nos premiers joints, plus ou moins. Ils ont fait du chemin depuis le temps, on ne connaît plus les chansons. Mais, ils font le show, et on joue le jeu. Tout le monde danse et chante. Rudeboy dans les oreilles et on oublie l’heure qu’il est. On ne doit pas rentrer, ni travailler le lendemain. On a de nouveau 16 ans et tout est possible, au moins le temps d’une chanson.
Hier soir, j’ai rencontré Janis. Vous la connaissez peut-être aussi, d’ailleurs ?
C’était une femme libre, follement libre. Sans port d’attache, toujours sur la route, en quête d’amour, d’elle et des autres. Elle a quitté son Texas trop stricte afin de s’émanciper des codes et suivre son amour pour la musique. Elle voulait devenir elle-même et être enfin aimée pour ça. C’était une femme qui croquait la vie et tant pis si elle se brûlait les ailes. Elle préférait vivre intensément une courte vie que de vivre à moitié une vie entière. C’était une femme avec un talent fou, une voix qui vous transperce les tripes.
Le documentaire Janisréalisé par Amy J. Berg raconte la success-story de la chanteuse de Rock N’ Blues. Janis Joplin était une artiste et une femme incroyable. Ses anciens compagnons de route le racontent, non sans émotions. Elle a laissé une marque indélébile car elle était pionnière. Même vulnérable, sa force de caractère transparaît.
Vous verrez des images incroyables de Janis et vous la verrez comme vous ne l’aviez jamais vue. Janis n’était pas jolie mais, ses amis témoignent d’une femme sexy. Sa liberté était son atout beauté. Elle avait l’air d’être de ce genre de personne qui rend tout plus lumineux autour d’elle et ce malgré sa propre noirceur. La drogue, l’alcool, l’amour, le besoin d’être connue et reconnue.
Si vous avez envie de rencontrer une femme qui vivait contre son temps, moderne, sensible et forte. Si vous avez envie de vous replonger dans une époque d’effervescence culturelle où, dans un monde artistique, l’inégalité des classes, des sexes et des « races » n’existaient pas, foncez voir Janis au cinéma Aventure. Le cadre se prête parfaitement à un film comme ça. Je vous recommande d’accompagné votre séance d’une petite bière achetée au bar, ça vous mettra dans l’ambiance des années 60 – 70.
Grâce à Arsene 50, les places sont à 5,50€ ! D’ailleurs, si vous avez envie de profiter de réductions pour faire une activité culturelle allez visiter leur site internet. Les ventes sont ouvertes à partir de 14h00 pour un spectacle ayant lieu le soir-même, en fonctions des places disponibles. Ils privilégient les personnes qui se rendent sur place, Rue Royale 2-4 à 1000 Bruxelles (au comptoir BIP du mardi au samedi), dès 12h30 jusque 17h00.