À vous,
En paires,
Ou seul, tel un survivant
À ceux choyés, dorlotés,
Embrigadés dans des corsets trop serrés,
À ceux qui sont mis en avant,
Ou un peu cachés,
À ceux qui viennent de pousser et qui font un mal de chien,
Ou qui commencent à tomber sous le poids des années, des allaitements ou autres « camions pouet-pouet »,
À ceux qui n’ont jamais vraiment pointés vers le haut,
À ceux qui ne se ressemblent pas, ne se regardent pas ou qui ne vont pas dans la même direction,
À ceux qui font mal quand on se retourne la nuit,
Ou quand on courre pour attraper un bus,
À ceux qui n’ont jamais eu besoin de soutien-gorge ou qui les ont usés,
À ceux qui sont à l’origine de multiples maux de dos et qui ne rentrent pas dans un bikini triangle,
Ou à cause de qui tu ne peux pas porter une chemise ceintrée,
À ceux qui t’ont fait mettre de la ouate avant d’acheter des soutiens rembourrées,
À ceux qui t’ont valu d’être comparé à une planche à repasser
Et à cause de qui tu déplores ton décolleté,
À ceux qui sont les stars quand tu es au-dessus,
À ceux qui ont froid, qui ne sont pas à la place de tes yeux
À ceux dont tu as honte, que tu ne souhaitais pas,
À ceux que tu as rêvés et jamais eus
À ceux qui sont beaux, ronds, poilus, pointus, assymétriques,
À ceux qui sont libres ou opprimés,
À ceux qui sont balancés, palpés, trop regardés, têtés, carressés,
À ceux qui défendent une cause,
À ceux qui ont mal en eux,
Qui ont perdu leur compagnon,
Ou qui ont été reconstruit,
À ceux qui ont survécus,
Ou qui sont toujours au combat,
Merci d’être de petits ou gros compagnons du quotidien.
Prenez soins d’eux,
Dépistez-vous.
