Fragments de souvenirs

Ce week-end, j’ai participé à un atelier d’écriture organisé par Le Coin Bleu et animé par Mouna Imad-Eddine. Fragments de souvenirs – déployer l’instant.

L’occasion d’arrêter le temps, de s’arrêter sur l’image, de laisser le souvenir s’emparer de nous.
Instant volé, instant créé. Laissons l’émotion revenir, fermons les yeux. On se rappelle son corps, ses mouvements, ses gestes et ses sensations. Sinon, on les invente.
Une consigne et du papier. Des mots sur les maux du moments. Banalité du quotidien qui devient universel. Petit bout d’histoire, émotion déployée. Ouvrrir son esprit et laisser les mots venir. Pas d’erreurs, l’écriture est un chemin.

Pendant un week-end, nous nous sommes réunis à l’Harmonium, un comptoir culturel situé rue Vanderkindere à Uccle.

C’était un week-end précieux, nous avons été chanceuses. Deux jours consacrés à l’écriture. A la sienne et celle des autres.

Exercice de la seconde élastique:

Elle me posa la question. Comme ça, au milieu du repas. Entre le pain de viande et une patate. Comme ça. Naturellement. Simplement. Et voilà que tout le monde me regarde. En même temps, c’est venu gros comme une maison. Mais moi, je ne m’y attendais pas. Des années de disputes, d’incompréhension et de jalousie refoulée envolées en une question. En un mot en faite. Un mot qui fait confiance. Un mot qui montre le respect et tout le bien qu’elle pense de moi. Moi, la fille sensible et susceptible. Encore une fois, mes émotions ont raison de moi.
Avant la parole vient la surprise, le sourire et les larmes. Celles qui font du bien. Les larmes qui coulent doucement. Pas les gros sanglots. Celles de joie, de circonstance. Maladroite, je tremble et je renverse mon verre. Ma tête sur l’épaule de Roberto pour sentir un contact. Se dire que c’est réel. Réaliser que je le voulais, je l’espérais sans oser. À demi-mot. En secret.
Les larmes tombent.
Je rigole aussi.
Tout le monde sourit. Sauf maman qui pleure. Mais, elle sourit aussi.
Il a suffit d’un mot, d’une question. On tire un trait sur le passé. Toutes les rancœurs envolées.
Un mot, une question.
Et une réponse qui soude le tout. Une réponse qui crée un lien. Même si elle n’existe pas encore. Une réponse comme une promesse. Celles d’être là pour elles.
Le cœur peut rebattre normalement.